Ils n'iront plus au bal
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Ils n'iront plus au bal

Année de parution : 2022
Recueil de nouvelles - Collectif
Illustration de couverture Éphémère
Illustrations intérieures - Collectif
Éditeur : Collège Les Frontailles de Saint-Pierre-d'Albigny
ISBN : 979-10-699-9026-5

Noël 1943, un effroyable massacre est commis dans le village d'Habère-Lullin en Haute-Savoie. Une compagnie de la SS Polizei fait irruption dans d'un bal clandestin organisé au château et exécute froidement vingt-quatre jeunes-hommes.

À travers trente-cinq textes, les élèves de deux classes de 3e du collège les Frontailles de Saint-Pierre-d'Albigny en Savoie, accompagnés par leur professeur de lettres et guidés par les ateliers d'écriture d'Éric Simard, rendent hommage aux victimes de ce crime et aux héros de la résistance.

Cliquer ici pour en découvrir davantage sur ce livre
 

Ils n'iront plus au bal

Année de parution : 2022
Recueil de nouvelles - Collectif
Illustration de couverture Éphémère
Illustrations intérieures - Collectif
Éditeur : Collège Les Frontailles de Saint-Pierre-d'Albigny
ISBN : 979-10-600-9026-5

Noël 1943, un effroyable massacre est commis dans le village d'Habère-Lullin en Haute-Savoie. Une compagnie de la SS Polizei fait irruption dans d'un bal clandestin organisé au château et exécute froidement vingt-quatre jeunes-hommes.

À travers trente-cinq textes, les élèves de deux classes de 3e du collège les Frontailles de Saint-Pierre-d'Albigny en Savoie, accompagnés par leur professeur de lettres et guidés par les ateliers d'écriture d'Éric Simard, rendent hommage aux victimes de ce crime et aux héros de la résistance.

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La fiancée
(Nouvelle extraite du recueil)

Ce soir, je le laisse partir à regret. J’aurais tant voulu qu’il reste avec moi mais j’ai fini par céder. Ses amis comptent beaucoup pour lui et il a envie de les rejoindre au bal du château. J’aime tellement mon fiancé. Seul son bonheur compte à mes yeux. Alors je le laisse aller. Et puis, nous ne serons pas longtemps séparés. Il me dit qu’il va juste boire un verre et qu’il reviendra me souhaiter bonne nuit, comme à son habitude. Par la fenêtre, je le regarde s’éloigner. Sa démarche est dansante sous la lune, il esquisse un geste d’au revoir et sa silhouette s’estompe dans la nuit. Je ne vais pas avoir longtemps à patienter, je sais qu’il va vite revenir. En attendant, j’ai de quoi m’occuper l’esprit : je vais peindre en imagination tous mes rêves d’avenir. Bientôt, nous serons mariés. Nous aurons des enfants que nous élèverons dans cette vallée si belle. Mon cœur sourit.
 
L’inquiétude me ronge. Voilà plusieurs heures qu’il est parti au château, ce n’est pas normal. Que se passe-t-il ? J’espère qu’il ne lui est rien arrivé. Nous savons tous que les bals sont interdits. Je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire. Je reste, tremblante derrière ma fenêtre, désespérant de ne pas le voir rentrer. Mais je ne vois que la nuit noire. Alors, je me rassure comme je peux. J’ai entendu des pétards, la fête s’est prolongée, tout le monde s’amuse et mon fiancé a simplement perdu la notion du temps. Il ne peut rien lui arriver. Nous nous aimons trop. Je me promets de ne pas lui faire de reproches à son retour. Au contraire... Je me jetterai à son cou et je l’enfermerai dans mes bras pour que, cette fois, il reste avec moi.
 
Au petit matin, j’apprends que des jeunes ont été massacrés au château. Je suis morte d’angoisse. Mais il me reste l’espoir qu’il ait été emmené à la prison du Pax. Cet espoir est si grand qu’il peut faire des miracles. J’y crois de toutes mes forces. Je prie pour que mon amour soit vivant.
 
Le miracle n’a pas eu lieu. Mon fiancé est mort. On m’a dit qu’il n’était plus que cendres, lui dont j’ai tant de fois serré le corps contre le mien. J’aurais dû le retenir ce soir-là, insister pour que nous restions tous les deux. Avec lui, ce sont tous mes rêves d’amour et d’avenir qui sont partis en fumée. Pourquoi la vie est-elle si cruelle ? Il était tout pour moi, ma vie coulait dans ses veines, il avait mon bonheur au creux de ses mains. Moi aussi, je me sens morte.


Copyright Ephémère / François Larzem